arbre, comme un homme qui ne serait pas fâché de trouver quelque chose à pourfendre. Il trébucha enfin sur le tas de pierres, près de la cave, — cela fit pâlir Maroussia dans sa retraite, — mais il se releva en maugréant et finalement se retrouva à son point de départ devant la porte de la maison, toujours furibond.
Cependant on entendait déjà la voix affable du vieux Knich, entrecoupée par sa petite toux sèche ; il arrivait à petits pas précipités, comme un homme désolé d’avoir fait attendre un personnage d’importance.
« Je viens, maître Ivan, je viens, disait-il avec bonhomie et affabilité ; je suis tout à vos ordres. »
Ivan entendait très-bien la voix du vieux Knich, mais il ne parvenait pas à se rendre compte de quel point elle venait.
« Où diable es-tu ? lui criait-il.
— Je suis là, répondait la voix du vieux Knich.
— Là ? mais où ? hurlait le soldat.
— Mais devant vous, militaire : ne me voyez-vous pas ? »
Et le fait est qu’Ivan se trouvait en face du vieux Knich, radieux, aimable, très-essoufflé, mais lui souriant comme un ami.
« Êtes-vous bien reposé, maître Ivan ? demanda le vieux Knich, cherchant un oui dans les yeux irrités du soldat avec une sollicitude presque paternelle.