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Page:Stahl - Maroussia, 1878.djvu/19

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L’UKRAINE

la steppe assombrie et silencieuse. La lisière de la forêt devenait sérieuse, presque sévère ; une grande roche, enveloppée de mystère, faisait pendant à une autre roche, sa sœur, se dressant comme un bloc de jais noir, éclairée d’en haut. Et enfin le petit jardin touffu, plein de cerisiers en fleur, les gentilles fenêtres de la maisonnette luisant entre les branches des rosiers sauvages. Telle était la maison de Danilo. Mais j’ai eu tort d’essayer de vous décrire des choses que les yeux ne sauraient se lasser de voir.

Et dire qu’avec toutes les splendeurs, qu’avec tous les bienfaits de Dieu, les habitants de la maisonnette avaient encore, tout à côté, de bons voisins, des amis éprouvés !

Les jours de fête, la famille Danilo Tchabane recevait beaucoup, oui, beaucoup. Tantôt c’était Semène Vorochilo qui arrivait, tantôt Andry Krouk, ou bien l’on entendait au loin la voix fraîche et sonore de Hanna, la belle rieuse, ou bien l’on apercevait le petit bateau de Vassil Grime qui abordait… et, après lui, cinq, dix autres encore, hommes et femmes, jeunes filles et jeunes gens, enfants aussi et même des vieillards. C’était à qui visiterait Danilo.

Mais à quoi bon vous énumérer tous les amis ! Vous voyez qu’ils étaient nombreux ; quand j’aurai dit qu’ils étaient sûrs, que c’étaient de vrais amis, que pourrai-je ajouter ? Je n’ai pas la prétention de vous apprendre combien c’est bon, l’amitié. Si vous éprou-