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Page:Stahl - Maroussia, 1878.djvu/78

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MAROUSSIA

des cris et le bruit que font des chevaux arrivant au galop.

« Que faire encore ? où trouver un refuge ? comment devenir invisible ? Rentrer dans la galerie ? Jamais ! ce serait retourner au château.

« Il y avait dans cette clairière un grand chêne aux branches touffues qui descendaient jusqu’à terre. En un clin d’œil, de branche en branche, comme une fauvette éperdue, elle grimpa au plus haut. Elle avait bien fait de ne pas perdre une minute ; un instant après, tous les bandits débouchaient de cinq ou six côtés à la fois, car toutes les galeries aboutissaient à cette clairière.

« — Eh bien ! cria une voix bien connue d’elle à cinq cavaliers qui arrivaient…

« — Rien, répondait l’un. Je n’ai trouvé que ceci, » et il montrait un ruban rouge.

« De ce ruban le chef n’eut souci. Savait-il que sa femme en eût jamais eu de pareil ? Il était bien trop indifférent pour cela.

« — Je n’ai vu personne, répondait l’autre.

« — Aucune trace, » disait un troisième.

« Et tous ainsi l’un après l’autre.

« — Cherchons encore ! s’écria le mari ; — morte ou vive, il faut que nous la retrouvions. Allons ! en route ! — notre salut à tous en dépend. »

« Il n’acheva pas sa phrase, quelque chose avait frappé sa vue.