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frapper d’effroi ceux qui les attendaient derrière l’estacade de Zimbiso, place forte de l’un des feudataires de Mirambo.

Zimbiso n’étant qu’à cinq heures de marche d’Oumanda, l’armée était à onze heures en vue de ses fortifications. Elle s’arrêta à la lisière des champs cultivés qui entourent le village et les bourgades voisines, ce qui nous laissa à l’ombre de la forêt. Des ordres sévères avaient été donnés par les différents chefs pour qu’on ne tirât pas un coup de feu avant d’être à belle portée de l’enceinte.

Khamis ben Abdallah, rampant sous bois, alla se placer avec les siens à l’ouest du village. Les Vouanyamouézi, appuyés à droite par Saoud, à gauche par le fils d’Habib, prirent position devant l’entrée principale, tandis qu’Abdallah, Massoud et moi, nous devions attaquer la porte du levant. Excepté vers le nord, Zimbizo allait être complètement cerné.

Comme nous débuchions pour aller gagner notre poste, une décharge vigoureuse nous assaillit. Nos hommes répliquèrent immédiatement par un feu splendide ; mes soldats brûlaient même les cartouches beaucoup plus vite que je ne l’aurais souhaité.

Rien de plus risible que la vue de ces tirailleurs sautant de côté et d’autre, en avant, en arrière, avec une agilité de grenouilles. Le combat néanmoins était sérieux ; et le feu de l’ennemi s’étant modéré, nous nous précipitâmes vers la forteresse, de tous les côtés à la fois, au levant, au couchant, au sud, enfonçant les portes, escaladant la palissade, tandis que les pauvres habitants fuyaient vers la montagne, poursuivis par nos coureurs les plus rapides, et par les balles des carabines et des mousquets.

Le village avait réellement de bonnes fortifications ; on n’y trouva pas plus de vingt morts, tant les assiégés avaient été bien défendus par leur enceinte contre le feu de nos troupes.

Des forces suffisantes furent laissées dans Zimbiso ; et l’on se remit en marche. Une heure après, deux autres villages étaient en notre pouvoir, mis à sac et incendiés. Quelques dents d’éléphant, une cinquantaine d’esclaves et du grain en abondance, composèrent le butin des Arabes.

Le lendemain sept cents hommes parcoururent le pays, portant la dévastation jusqu’à Vouilyankourou. Saoud ben Séid et vingt autres jeunes Arabes partirent le jour suivant avec cinq cents hommes pour attaquer ce dernier bourg, où l’on supposait que devait être Mirambo. Une autre bande se dirigea vers les collines boisées qui s’élèvent au nord de Zimbiso, à peu de distance du