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Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, trad Loreau, 1884.djvu/612

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« Au sud-est du Kavirondo est le lac Neibash ou Neybash. Mes informateurs ont suivi sa rive méridionale pendant trois jours, et, de là, ont vu le mont Kilimandjaro, également au sud-est ; ils n’ont pas rencontré de rivière sortant de ce lac.

« Très-loin au nord du Kavirondo, ils placent le lac Bariñgo (non pas le Bahr Ngo). Une petite rivière, appelée Ngari na Rogoua, s’y jette, venant du sud ou du sud-est ; son nom signifie saumâtre.

« Le Barinñgo se décharge au nord-est par le Ngardabash. La contrée qui l’entoure à l’est et au nord s’appelle Barakineggo. On parle de Gallahs qui visitent ce pays avec des chameaux et des chevaux ; mais aucun de mes informateurs ne les a vus. Je donne leurs renseignements pour ce qu’ils valent. Le but de ces trois Sanhéli était le pillage. Toutefois ils ne peuvent guère se tromper quant au nombre des lacs situés à l’endroit où nous n’en supposons qu’un seul.

« L’Okara, ou Victoria proprement dit, est le plus considérable de tous et renferme de grandes îles. Je n’ai pas la moindre envie de me rendre sur ses bords, ni maintenant ni plus tard. Mon désir est de mener à bien la tâche que j’ai entreprise, et je crois pouvoir me targuer de quelque persévérance ; mais si je recevais l’ordre d’aller ailleurs, j’opposerais certainement l’état de ma santé et l’urgence de mes propres affaires.

« On a rapporté que je vivais parmi les Arabes comme un des leurs, et que c’était uniquement à cela que je devais d’être en bons termes avec eux. Je répondrai qu’ils m’appellent souvent le Chrétien, et que je ne me suis jamais écarté de ce caractère, sous aucun rapport.

« Un nouveau moyen de prendre la latitude, moyen que je soumets à sir Thomas Maclear de l’Observatoire du Cap, donne, pour le Loualaba, de longitude est (méridien de Greenwich) et de latitude australe. Cette grande rivière coule entre les 26e et 27e degrés de longitude[1], et par conséquent moins à l’ouest que mes calculs, faits sans montre, au milieu de forêts épaisses et d’herbes gigantesques, ne me l’ont fait mettre. Cela rend moins probable qu’elle soit le Congo ; et en la suivant, je dois rencontrer Baker.

« À l’égard des anciennes fontaines, je connais déjà les quatre rivières qui indubitablement ont leur source près de la fin ou à l’extrémité même de la ligne de faîte. Il nous a été dit en 1851, à M. Oswell et à moi, que le Kafoué et le Liambaye (Haut-Zambèse) prenaient naissance au même endroit : renseignement qui nous était donné à trois cents milles de l’endroit en question. Le Lomami et la Loufira viennent du même point ; la seule chose qui soit à éclaircir est la distance qu’il peut y avoir entre les points d’origine de ces quatre rivières, et j’ai le plus vif désir de m’en assurer.

  1. Entre et , méridien de Paris.