pièces de bois, des feuilles de palmier en guise de plumes, un sac de crin sous ma tête, et pour draps ma peau d’ours ; néanmoins c’était un lit. Je m’habillai sans bruit dans l’intention d’aller flâner au bord du lac, en attendant le réveil de mon hôte. J’ouvris ma porte ; elle grinça horriblement. Je gagnai la véranda.
« Comment, docteur, déjà levé ?
– Bonjour, monsieur Stanley ; je suis content de vous voir ; j’espère que vous avez bien dormi ? Quant à moi, je me suis couché tard ; j’ai lu toutes mes lettres. Vous m’avez apporté de bonnes et de mauvaises nouvelles. Mais asseyez-vous. »
Il me fit une place à côté de lui.
« Oui, reprit-il, beaucoup de mes amis sont morts. Tom, l’aîné de mes fils, c’est-à-dire le second, a eu un grave accident. Mais son frère Oswald étudie la médecine et l’on me dit qu’il travaille bien. Agnès, ma fille aînée, a fait avec la famille de sir Parafine Young une promenade sur l’eau qui a été pour elle un grand plaisir. Sir Roderick est en bonne santé, et me dit qu’il m’attend. Vous le voyez, je vous dois une masse de nouvelles. »
Ce n’était pas un rêve ; il était bien là, et ne paraissait pas vouloir partir. Je le regardais constamment pour bien m’en assurer. J’en avais eu si grand-peur pendant tout mon voyage !
« Maintenant, lui dis-je, vous vous demandez sans doute pourquoi je suis venu ?