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recevrait un coup de fusil. Ces allées et ces venues, cette joie exubérante au sujet de l’arrivée d’un petit nombre de Zanzibariens, arrivée qui dans le pays n’a rien d’extraordinaire, étaient bien faites pour éveiller des craintes. Nous échangions nos remarques à ce sujet, le docteur et moi, quand une quatrième bande, plus bruyante que les autres, vint nous exprimer la satisfaction qu’elle avait de nous voir, et cela dans les termes les plus extravagants.

Le souper était fini ; chacun pensa qu’il fallait agir et se hâter. Dès que la bande fut partie, nous sautâmes dans la pirogue, qui fut repoussée du rivage avec le moins de bruit possible. Il était grand temps : comme nous sortions de la pénombre projetée par la côte, je fis remarquer au docteur des formes accroupies derrière les rochers qui se trouvaient à notre droite ; d’autres corps gagnaient en rampant le sommet de ces rochers, tandis qu’un parti nombreux s’avançait à sa gauche, d’une façon non moins suspecte. Au même instant une voix nous héla en haut de la berge, juste au-dessus de l’endroit que nous venions de quitter. « Bien joué ! » cria le docteur ; et la pirogue fila rapidement, laissant derrière elle les voleurs déconfits.

Le lendemain, sur les huit heures, nous arrivions à Magala, dont le moutouaré (chef de second ordre) passait pour un homme généreux. Nous avions eu depuis notre dernier camp dix-huit heures de nage, ce qui, à raison de quatre kilomètres par heure, faisait soixante-douze kilomètres.


À Magala


Du cap Magala, un des points les plus saillants de