Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, version abrégée Belin de Launay, 1876.djvu/220

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Depuis combien de temps ?

– Depuis des mois.

– Qu’est-ce qui l’a fait mourir ?

– La fièvre.

– Y a-t-il d’autres morts parmi les gens de ma suite ?

– Je ne sais pas.

– Assez, » murmurai-je. Et l’esclave s’en alla.

« Je vous en avais prévenu, dit Livingstone, en réponse à mon regard éploré. Les ivrognes, de même que les débauchés, ne peuvent pas vivre dans cette région. »

Pauvre Shaw ! C’était un vilain homme, soupçonné d’avoir voulu me tuer, et cependant sa fin m’attristait.

Quant au docteur, en dépit de la rosée, de la pluie, du brouillard, de la fatigue, de ses pieds déchirés, il mangeait comme un héros. J’admirais la façon dont il entretenait ses facultés digestives ; je m’efforçais de l’imiter, mais sans y parvenir.

Livingstone est un voyageur accompli. Il a sur toutes choses un savoir étendu : il connaît les rochers, les arbres, les animaux, les terrains, la faune et la flore, et possède en ethnologie un fonds inépuisable. Avec cela, très pratique : il a pour le camp mille ressources ; pour les marches, pour les rapports avec les indigènes, il a mille moyens ; il est au fait de tout. Son lit, à la confection duquel il préside tous les soirs, vaut un sommier élastique. Deux perches, de sept à dix centimètres de diamètre, sont d’abord placées parallèlement, à soixante centimètres l’une de l’autre ;