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noms différents, soit selon les individus ou les peuplades auxquels ils appartiennent ; soit d’après les idiomes parlés le long de leur parcours, soit même par suite d’usages dont l’origine est inconnue. En Europe même, bien des fleuves ont pour sources des rivières : la Gironde est formée par la Garonne et la Dordogne, comme le Weser l’est par la Fulda et la Werra. Le Humber nous offre de ce phénomène un exemple frappant : quand l’Ure a reçu à gauche la Swale et à droite la Nidd, on l’appelle l’Ouse, qui passe à York ; et lorsque l’Ouse a reçu à droite la Wharfe, à gauche la Derwent, à droite l’Aire, la Don et la Trent, elle prend le nom de Hull et plus ordinairement celui de Humber. Pour l’Afrique, Barth a cherché à établir, par une douzaine d’exemples, que, dans le centre du Soudan, on n’emploie pour désigner une rivière que les mots signifiant eau et fleuve. Or une note de la page 128 du Bulletin de la Société française de Géographie, août 1873, paraît lui donner raison, pour le fleuve Kingani. Ce mot signifie embouchure ; en remontant, le cours d’eau s’appelle, à Bagamoyo, Abso ; dans le Cami, Mbési ; dans le Zaramo, Barifou, et, suivant les différents dialectes, ces trois mots ont pour unique signification celle de fleuve. Mais plus haut, ainsi que M. Stanley nous l’apprend, ce cours d’eau est nommé Hamdallâ et enfin Roufou, mots dont le sens est inconnu pour nous. De même, le Vouami, en remontant,