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bateaux jusqu’à huit marches de la côte (une centaine de kilomètres), distance à laquelle s’arrêtent les Banians qui vont acheter l’ivoire chez les tribus riveraines.

Les trois fleuves que reçoit l’océan Indien, dans la partie de côte qui s’appelle la Mrima, sont donc le Vouami, le Kingani et le Loufidji. Leurs bassins forment la partie du versant océanique dans cette région de l’Afrique. Ils arrosent un pays aussi beau que fertile ; mais exposé tout le premier aux brigandages des traitants, qui y font à coups de fusil une chasse active, aux femmes pour les harems, aux hommes pour l’esclavage. Déjà ils ont détruit les tribus de l’Oudoé, ou ils ont suscité les Ségouhhan contre elles.

Il y a trente années peut-être, ces tribus touchaient au Sagara. Mais les marchands d’esclaves, portant la ruine avec eux, livrèrent cette belle race à des bandes composées de fugitifs de la Mrima, d’esclaves marrons, de criminels échappés aux lois de Zanzibar, de voleurs d’enfants, de détrousseurs de caravanes, dont les bois de cette région étaient infestés.

Les bandits, organisés par les traitants, fournirent bientôt à ceux-ci des esclaves, pris dans les districts les moins populeux de l’Oudoé. La vente de ces captifs, d’une beauté de forme et d’une intelligence remarquables,