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qu’il en fût content. Je sais bien que si Burton, ou Grant, ou Baker allait le rejoindre, et qu’il en eût connaissance, il mettrait bien vite des centaines de kilomètres impraticables, marais et fondrières, entre lui et son compatriote. Quant à cela, j’en suis certain. »

Le consul passait pour bien connaître celui dont il parlait ; je devais croire ses renseignements exacts ; et ils n’étaient pas de nature à augmenter mon zèle.


Cependant, je ne connaissais nullement l’intérieur de l’Afrique, et je ne me doutais pas de ce qu’il fallait pour y pénétrer. Je me procurai donc tous les renseignements possibles, et j’appris que, pour nourrir cent hommes, il suffisait par jour de dix dotis, c’est-à-dire de quarante mètres d’étoffe ; ce qui, pour l’année, faisait trois mille six cent cinquante dotis ou quatorze mille six cents mètres.

À ce compte, il me fallait, pour deux ans, environ seize mille mètres de calicot blanc d’une largeur d’un mètre, huit mille de cotonnade bleue, et cinq mille deux cents d’étoffes de couleur.

Venait ensuite la verroterie, qui sert de monnaie courante dans plusieurs provinces, où malheureusement les goûts ne sont pas les mêmes. Telle peuplade veut des perles blanches ; telle autre préfère les jaunes ou les vertes.

Après la rassade, le fil métallique. Dans la zone où j’allais entrer, les grains de verre remplacent la monnaie de cuivre ; l’étoffe, la monnaie d’argent ; et au-