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que je m’étais figuré que j’en éprouvai un soulagement réel.

Quand la caravane eut passé la rivière, j’aurais voulu m’arrêter au bord de l’eau, y camper et chasser l’antilope, autant par nécessité que par plaisir, afin d’épargner mes chèvres qui constituaient mon fonds de réserve. Mais la terreur que les hippopotames inspiraient à mes hommes me força de gagner un petit village appelé Kicoca, situé à six kilomètres et demi du Kingani, et où la garnison de Bagamoyo a son dernier poste.

La rive occidentale, sur laquelle nous nous trouvions alors, était bien meilleure encore que l’autre. Kicoca est une collection de maisonnettes, couvertes en chaume, et de cette forme bâtarde inventée par les colons de Zanzibar et de la Mrima, pour exclure le plus de soleil possible de leurs demeures. J’y rattrapai ma quatrième bande. Son chef, Maganga, ne sut qu’inventer pour m’extorquer de nouvelle cotonnade, bien qu’il m’eût déjà coûté à lui seul plus que trois autres chefs réunis ; mais ses efforts n’obtinrent que la promesse d’une récompense, s’il arrivait avant moi dans le Mouézi, et de manière à nous laisser le chemin libre.

Il partit le 27, au point du jour, et nous levâmes le camp à sept heures du matin.

Toujours la même contrée : un parc superbe, attrayant dans tous ses détails. Kicoca, d’où nous partions, est à l’extrémité nord-ouest du Zaramo ; et nous campâmes au premier village