Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, version abrégée Belin de Launay, 1876.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

palmiers, qui lui prêtaient leurs charmes ; avec ses grandes lignes allant jusqu’aux monts Roubéhou et Roufouta, qui bleuissaient au loin et formaient un dernier plan, digne de cette vaste étendue.


Mont Kiboué et vallée de la Moucondocoua


Le 9, après une succession de montées et de descentes, qui, de la croupe d’un mont, nous faisait passer à des profondeurs crépusculaires, nous retrouvâmes brusquement, dans une étroite vallée, la Moucondocoua, une des grandes rivières qui contribuent à former la Macata.

Peu de temps après, nous atteignions la route que Burton et Speke ont suivie en 1857, et nous la croisions près de Cadétamaré, point qui doit être appelé Misonghi, le premier nom n’étant que celui d’un chef. Nous longeâmes pendant une heure la rive gauche de la Moucondocoua, route onduleuse, qui nous fit aller au sud-est, à l’ouest, au nord et au nord-est, pour parvenir à l’endroit où l’on passe la rivière.

Une demi-heure de marche, à partir du gué, nous conduisit à Kiora, sale bourgade, pavée de crottes de chèvre, et ayant un nombre extraordinaire d’enfants pour un hameau de vingt maisons. En y arrivant, je vis de loin la tente de Farquhar, perchée sur un tas de fumier. Dès qu’il entendit ma voix, Farquhar se traîna hors de sa demeure, ce qu’il n’avait pas fait depuis quinze jours. Je n’aurais jamais reconnu mon joyeux marin, parti de Bagamoyo si alerte et si pimpant, dans cet homme pâle et bouffi, aux jambes éléphantines.

Une colline aérée dominait le village ; j’y fis établir