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avaient été d’au moins vingt-cinq kilomètres par jour, je me rendis aux conseils de cheik Thani, dont la caravane s’était, ainsi que d’autres, réunie à la mienne, et je résolus de faire halte dans une région si plantureuse.

Ce fut dans l’un des nombreux villages de cet heureux district que je trouvai un asile pour Farquhar. La nourriture n’y était pas moins variée qu’abondante et s’y vendait beaucoup moins cher que les mauvaises denrées que nous achetions depuis longtemps. Le chef se nommait Leucolé. Petit vieillard à l’œil doux, à la figure agréable, il ne demandait pas mieux que de veiller sur le malade ; mais il exigeait que celui-ci eût un de mes hommes pour le servir. Malheureusement tous avaient peur de lui. J’usai donc d’autorité, et, comme Jako était, avec Sélim et Bombay, le seul qui parlât anglais, je le désignai, malgré lui, pour tenir compagnie à Farquhar. Leucolé en fut satisfait.

Quant à moi, séduit par la vue de ses pentes boisées, par la pureté de ses ruisseaux, que bordent des massifs buissonnants, de gracieux mimosas et d’énormes sycomores ; par ses grands cônes, derrière lesquels je me représentais de riantes perspectives, je bravai la fatigue d’escalader la chaîne des monts Bambourou.

Mon amour du pittoresque ne fut pas désappointé. D’ailleurs on se sent renaître sur ces hauteurs que la brise rafraîchit ; on redevient fort en buvant cet air pur. Mes courses me procuraient une faim dévorante et j’étais heureux de trouver les bonnes choses que produit la localité. Néanmoins, si le laitage du Mpouapoua reste dans notre souvenir reconnaissant,