Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, version abrégée Belin de Launay, 1876.djvu/95

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La maison de Ben Sélim occupait l’angle nord-ouest d’un enclos situé dans le village, et protégé par une forte estacade. Le thé y fut servi dans une théière en argent, accompagnée d’une cloche de même métal, sous laquelle fumait une pile de crêpes. Je fus convié à en prendre ma part. Un homme qui vient de faire à jeun treize kilomètres en plein soleil, et qui naturellement a bon appétit, est dans d’excellentes conditions pour partager le repas qu’on lui offre.

Après cette collation, les questions commencèrent, politiques, commerciales, curieuses, cancanières, futiles, graves, et, entre autres, celles-ci :

« Qu’est devenu cet Hadji Abdallah que nous avons vu ici, il y a une douzaine d’années, avec Spiki ?

– Hadji Abdallah ? Je ne le connais pas. Ah ! si fait : nous l’appelons Burton. Il est maintenant consul à Damas, la ville que vous nommez El Cham.

– Heh-heh ! belyouz ! Heh-heh ! à El Cham ! N’est-ce pas auprès de Bétlem el Koudis ?

– Oui ; environ à quatre jours de marche.

– Et Spiki ?

– Il s’est tué à la chasse.

– Ouallah ! Spiki est mort ? Triste nouvelle. Mach Allah ! Un homme excellent ! excellent ! Ough ! Spiki est mort !

– Dites-moi, cheik Séid : où est Cazê ?

– Cazê ? je ne sais pas.

– Comment ! vous y étiez avec Burton, avec Speke, et plus tard avec Grant. Vous y avez passé avec eux plusieurs mois ; cela doit être près d’ici. N’est-ce pas