Lorsqu’on cherche, pour l’étude d’une question quelconque, des autorités dans les siècles antérieurs, on y rencontre d’abord un petit nombre de noms que le temps a
consacrés et dont le choix s’impose ; mais les autorités
contemporaines, destinées ou non à durer, commencent
toujours par être innombrables. Je n ai donc pu avoir la
prétention de passer en revue tous les fameux écrivains
récents, et je me suis simplement promené au hasard de
mes lectures et de mes notes à travers la littérature de
notre siècle. C’est une promenade du même genre et
moins suivie encore, qu’il me reste maintenant à faire
à travers la philosophie ; car mon défaut de compétence
spéciale s’ajoute ici à l’incohérence et au vague de mes
informations pour m’interdire toute ambition de présenter
au lecteur un tableau complet et systématique.
La distinction du beau et de l’utile a été faite maintes fois par les philosophes du dix-neuvième siècle, avec une netteté dont le seul tort est de réduire la question à des termes un peu trop simples qui rappellent presque — moins la gros-