S’ils réussirent parfois, au prix d’une perpétuelle surveillance, ils s’aperçurent qu’enfin il existait des limites à la témérité et au surenchérissement. Ne pouvant aller plus haut, ils dirigèrent ailleurs leur inspiration. Dès lors la simplicité du xiiie siècle fit place à une capricieuse orgie de sculptures, de galeries, de pinacles, d’inutiles parures qui compliquent sans améliorer, ne reposent sur aucune logique, et semblent destinés surtout à éblouir par le pittoresque du détail sans atteindre au grandiose. Non que le xve siècle n’ait pas produit de nouveaux chefs-d’œuvre, en architecture comme dans les autres arts, mais adieu les vieilles traditions, les imposants modèles dont toute la chrétienté profita ! Dans la plupart des édifices élevés aux siècles précédents, on voit les architectes nouveaux, selon le mot d’Huysmans, enter leur génie sur celui de leurs prédécesseurs ; quant aux cathédrales élevées durant cette dernière période, on les crée dans un style artificiel et compliqué qui ira jusqu’à se compromettre avec des styles essentiellement différents. Voici quelques exemples.
La première pierre de la cathédrale de Nantes fut posée le 14 avril 1434 ; sa construction marcha très lentement, la façade et les tours furent terminées seulement dans les premières années du xvie siècle. Nous nommerons seulement l’un des premiers architectes, Mathurin Rodier qu’on croit originaire de Touraine : il paraît en 1455, était encore en fonctions en 1473 et mourut dix ans après.
La délicate église Saint-Maclou de Rouen est un type précieux de cette période : le plan en fut donné, en 1432,