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DES CATHÉDRALES GOTHIQUES.

ouvriers, de surveiller leur présence, et de régler d’autres dépenses qui n’avaient aucune relation avec l’architecture : le frère Adam, bénédictin, maître de l’œuvre de Saint-Benoît-sur-Loire vers 1150, le frère Robert, cistercien, maître des œuvres à La Ferté-sur-Grosne vers 1202, Guillaume de Riom, maître de l’œuvre à Déols en 1318, ne sont pas nécessairement des architectes, bien que dans le nombre de ces religieux il ait pu s’en trouver qui fussent professionnellement capables de remplir le rôle de directeurs de travaux. Mais que penser en présence de ce maître de l’œuvre de l’église Saint-Cyr-de Nevers, qui en cette qualité reçoit quelques sous pour « faire ardoir le grant cierge à tous les grands festes », et de ce chanoine de la Sainte-Chapelle de Bourges, Pierre Dorsanne, nommé maître de l’œuvre aux lieu et place d’un chapelain décédé ? Dans la majeure partie des cas, pour ne pas dire toujours, il faut voir en eux de simples trésoriers de fabrique, dont les fonctions essentielles n’exigent que des connaissances spéciales en comptabilité[1]. L’un d’eux, un certain Aymeri, est qualifié d’operarius dont le sens, malgré les exemples fournis par le Glossaire de Du Cange, pourrait peut-être prêter à discussion : il ne s’agit pas toujours là d’un maçon. Ne voit-on pas, dans la cathédrale d’Elne, l’operarius

  1. Aussi M. Bauchal a-t-il eu grand tort de donner asile, dans son Nouveau Dictionnaire des architectes français, à des personnalités telles que Henri de Saxe (improprement dit de Sassoine), médecin et chanoine de Nevers, Guillaume Toisier, chanoine de la cathédrale de Moulins, Aymeric et Pierre, tous deux chanoines de la cathédrale de Toulouse. Étienne d’Azaire, chanoine de la cathédrale d’Angers, Guillaume Périou, chanoine de la cathédrale de Quimper, et beaucoup d’autres, pour lesquels le doute n’est point permis.