xiiie siècle. Dans le marché passé en 1261 avec le maître Martin de Lonay pour l’achèvement de l’église de Saint-Gilles en Languedoc, cet architecte touche une somme fixe de cent sous tournois par an à titre d’indemnité d’habillement, et reçoit un salaire de deux sous par journée de travail quand il la commencera avant midi ; pour tous les jours de l’année sans distinction, il a droit à la nourriture pour lui et son cheval, et viendra s’asseoir à la table de l’abbé ou prendra ses repas dehors à son gré, sauf les jours maigres où il ne sera admis qu’à la cuisine, avec une pitance égale à une fois et demie celle d’un moine ; il habite une ville voisine, Vauvert, et ne doit résider à Saint-Gilles qu’en été, mais il lui faudra venir en toute hâte chaque fois que le travail l’exigera. L’architecte en titre du comte de Bourgogne, Colard, reçoit en 1245, ainsi que sa femme, une robe par an, sa vie durant, avec une pension annuelle de dix livres estevenans à perpétuité. À la même époque (vers 1260), Renaud de Montgeron, architecte d’Alphonse de Poitiers qui l’emmena peut-être à Toulouse, touche de ce prince une pension annuelle de six livres. Même en tenant compte de la valeur relative de l’argent, le métier d’architecte, à cette époque, n’enrichissait pas son homme.
Aussi la plupart cherchaient-ils une amélioration à leur sort, soit dans le cumul, soit dans l’expertise. Il n’était point rare de les trouver surveillant la construction de plusieurs édifices à la fois, dans des localités plus ou moins éloignées ; on les voyait alors se faire remplacer par des chefs de travaux subalternes, mais capables cependant de diriger la