combler, on possède une liste déjà copieuse des architectes de Notre-Dame de Paris pendant deux siècles et demi ; les deux premiers surtout méritent d’être associés dans notre commune admiration.
Aux portes de Paris, une église qui ne fut qu’abbatiale offre les proportions et l’attrait d’une cathédrale, émanation du plus pur art français : c’est Saint-Denis, le panthéon des rois de France. Si le célèbre déambulatoire, dont l’honneur revient à Suger, appartient à une période gothique primitive, le xiiie siècle revit tout entier dans ce monument malheureusement trop remanié. On sait que l’église antérieure était devenue trop exiguë ; les pèlerinages fréquents au tombeau des martyrs y attiraient parfois une affluence de peuple considérable ; de plus, la foudre l’avait, en 1210, fortement endommagée en tombant sur la charpente de la tour nord du portail. On pouvait réparer ; il fut jugé plus sage de reconstruire en très grande partie ; ce que les moines de l’abbaye n’avaient osé faire de leur propre initiative fut entrepris sur les conseils du roi Louis IX et sous l’abbatiat d’Eudes Clément, au témoignage du chroniqueur Guillaume de Nangis. Depuis quelques années seulement, on connaît l’architecte à qui furent confiés les travaux et qui les exécuta avec génie : Pierre de Montereau, dont le nom seul évoque tout un ensemble de merveilles, symbolise toute une époque. Car non seulement ce prince des architectes[1] eut pour mission d’agrandir la
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................... vivens doctor lathomorum,
Quem rex cœlorum perducat in alta polorum
(comme on lisait sur son tombeau à Saint-Germain-des-Prés).