du même temps : la dédicace eut lieu en 1260. Pour tous ces travaux, pourquoi faut-il avouer notre ignorance ? Les maîtres d’œuvre anonymes de Chartres, en plein xiiie siècle, mériteraient cependant d’occuper une place d’honneur dans l’histoire de l’art français. On a cité sans preuve et sans raison les noms de Pierre et d’Eudes de Montereau à propos des porches. En 1276 nous est révélé un premier nom : Simon Daguon, qui résigne ses fonctions en 1300 et a pour successeur Jean des Carrières, que le chapitre choisit pour maître d’œuvre, à condition qu’il n’exercera pas la même charge auprès du comte de Chartres. Vers 1310 reparaît Simon Daguon qui assiste à l’expertise faite en septembre 1316 par Pierre de Chelles, Nicolas de Chaumes, maître des œuvres du roi, et Jacques de Longjumeau, maître charpentier juré de Paris, pour examiner la construction au point de vue technique : ils étaient tous des praticiens expérimentés, et d’ailleurs la consultation méritait un tel dérangement ; les linteaux des porches avaient cédé sous la charge des voûtes, malgré les barres de fer qui les surmontaient ; il fallut reprendre en sous-œuvre les piliers des galeries des porches en faisant dans chaque baie un chevalement pour soutenir le linteau. Les experts consacrèrent une autre partie de leur temps à visiter les puissants contreforts et à en vérifier la solidité ; ils signalèrent d’urgentes reprises à faire aux points de jonction. Ces nouveaux travaux furent en grande partie exécutés par Huguet d’Ivry, auteur de la salle capitulaire édifiée de 1323 à 1335 environ au chevet de la cathédrale, puis
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DES CATHÉDHALES GOTHIQUES.