ché de l’idéal : de son examen se dégage une inoubliable synthèse du développement de l’architecture gothique française depuis son apogée jusqu’au gothique flamboyant. L’ancienne cathédrale ayant été détruite par un incendie vers 1218, on décida la reconstruction immédiate sur un plan plus vaste, et la première pierre fut posée en 1220. Peu d’années après, la nouvelle nef était entièrement terminée, en même temps que la façade occidentale et la sculpture du grand portail ; en 1228, le transept était commencé ; vingt ans après, les bas côtés du chœur étaient voûtés, le déambulatoire et les chapelles rayonnantes étaient livrés au culte ; pour que le gros œuvre fût terminé, il ne manquait plus que les parties hautes du transept et du chœur, achevées à leur tour en 1269, malgré l’arrêt momentané des travaux que motiva sans doute le manque d’argent, et malgré le nouvel incendie survenu en 1258. Un labyrinthe aujourd’hui détruit, moins explicite que celui de la cathédrale de Reims, a permis de connaître les noms des trois premiers maîtres de l’œuvre de la cathédrale d’Amiens, qui conduisirent les travaux de 1220 à 1288. Malheureusement il est fort malaisé d’assigner la part qu’eut chacun d’eux à la construction, et l’on doit se refuser à séparer les trois noms dans notre admiration. Le plan si remarquablement dessiné, la conception si simple et si homogène de la nef, doivent cependant être attribués au premier, Robert de Luzarches, qui disparaît presque au début des travaux : si bien qu’on serait volontiers tenté de le retrouver à Noyon, où sa présence serait constatée à la même époque
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DES CATHÉDRALES GOTHIQUES