pour reconstruire la cathédrale de Canterbury. Or, si l’on veut bien constater que les grands travaux de réédification de la cathédrale de Sens étaient terminés en 1168, et que cette ville abrita pendant quelque temps l’archevêque de Canterbury Thomas Becket, mort en 1170, on sera volontiers amené à conclure que ce Guillaume fut le grand maître d’œuvre de la cathédrale Saint-Étienne : l’archéologie d’ailleurs n’y contredit pas, car des particularités qu’on observe dans l’une de ces églises, notamment l’accouplement des colonnes et les voûtes sexpartites, se rencontrent dans l’autre. Malheureusement, de 1175 à 1319, lacune considérable : à cette dernière date paraît un autre architecte éminent, Nicolas de Chaumes, en même temps maître des œuvres du roi, qu’on retrouve aussi à Meaux et à Chartres, et qui, aidé de l’appareilleur Pierre de Roissy, vient régulièrement mais rarement à Sens pour examiner les travaux à faire, et passe des marchés pour la fourniture des matériaux. Parmi ses successeurs dans les fonctions de maître d’œuvre de la cathédrale, on connaît Jean de Varinfroy dont la présence à Sens est contemporaine d’un séjour qu’il fit à Auxerre (1341), également comme maître d’œuvre de sa cathédrale, et dont un parent avait été antérieurement maître d’œuvre à Meaux : à Jean de Varinfroy doit être attribuée la galerie à jour et la partie supérieure de la tour méridionale. Les comptes de la fabrique mentionnent ensuite Nicolas de Reuilly (1361 et 1378), Étienne Jacquin (1393 à 1407), son fils Jean Jacquin (1415), Verain Moreau (1439), Guillaume Courmont (1442-1451), Simonet
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DES CATHÉDRALES GOTHIQUES.