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DE
L’AMOUR

LIVRE PREMIER


CHAPITRE PREMIER.

DE L’AMOUR.


Je cherche à me rendre compte de cette passion dont tous les développements sincères ont un caractère de beauté.

Il y a quatre amours différents :

1o L’amour-passion, celui de la Religieuse portugaise, celui d’Héloïse pour Abélard, celui du capitaine de Vésel, du gendarme de Cento[1].

2o L’amour-goût, celui qui régnait à Paris vers 1760, et que l’on trouve dans les mémoires et romans de cette époque, dans Crébillon, Lauzun, Duclos, Marmontel, Chamfort, madame d’Épinay, etc., etc.

C’est un tableau où, jusqu’aux ombres, tout doit être couleur de rose, où il ne doit entrer rien de désagréable sous aucun

  1. Les amis de M. Beyle lui ont demandé souvent qui étaient ce capitaine et ce gendarme ; il répondait qu’il avait oublié leur histoire. P. M.