Au reste, au lieu de distinguer quatre amours différents, on peut fort bien admettre huit ou dix nuances. Il y a peut-être autant de façons de sentir parmi les hommes que de façons de voir ; mais ces différences dans la nomenclature ne changent rien aux raisonnements qui suivent. Tous les amours qu’on peut voir ici-bas naissent, vivent et meurent, ou s’élèvent à l’immortalité, suivant les mêmes lois[1].
CHAPITRE II.
DE LA NAISSANCE DE L’AMOUR.
Voici ce qui se passe dans l’âme :
1o L’admiration.
2o On se dit : « Quel plaisir de lui donner des baisers, d’en recevoir ! etc. »
3o L’espérance.
On étudie les perfections ; c’est à ce moment qu’une femme devrait se rendre, pour le plus grand plaisir physique possible. Même chez les femmes les plus réservées, les yeux rougissent au moment de l’espérance ; la passion est si forte, le plaisir si vif, qu’il se trahit par des signes frappants.
4o L’amour est né.
Aimer, c’est avoir du plaisir à voir, toucher, sentir par tous les sens, et d’aussi près que possible, un objet aimable et qui nous aime.
- ↑ Ce livre est traduit librement d’un manuscrit italien de M. Lisio Visconti, jeune homme de la plus haute distinction, qui vient de mourir à Volterre, sa patrie. Le jour de sa mort imprévue, il permit au traducteur de publier son essai sur l’Amour, s’il trouvait moyen de le réduire à une forme honnête.Castel Fiorentino, 10 juin 1819.