Page:Stendhal - Armance, Lévy, 1877.djvu/221

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’idée de la mort étant venue à Octave, il fit chercher une seconde feuille de papier, au milieu de laquelle il écrivit :

« Je lègue la propriété de tout ce que je possède maintenant à mademoiselle Armance de Zohiloff, ma cousine, comme un faible témoignage de ma reconnaissance pour les soins que je suis sûr qu’elle donnera à ma mère lorsque je ne serai plus.

» Fait à Clamart, le… 182*.

» Octave de Malivert. »

Et il fit signer deux témoins, la qualité de l’encre lui donnant quelques doutes sur la validité d’un tel acte.


XXII


To the dull plodding man whose vulgar soul is awake only to the gross and paltry interests of every day life, the spectacle of a noble being plunged in misfortune by the resistless force of passion, serves only as an object of scorn and ridicule.
Deckar.


Comme les témoins achevaient de signer, il s’évanouit de nouveau ; les paysans fort inquiets étaient allés chercher leur curé. Enfin deux chirurgiens arrivèrent de Paris et jugèrent qu’Octave était fort mal. Ces messieurs furent frappés de l’ennui qu’il y aurait pour eux à venir chaque jour à Clamart, et décidèrent que le blessé serait transporté à Paris.