cité des moyens mis à la disposition du duc de Raguse, pour réprimer le mouvement insurrectionnel. Ce défaut de clairvoyance pourra étonner ; il le devait, en partie, à certaines relations de société, dont la confiance dans la force du gouvernement de Charles X était entière, et aussi parce qu’il croyait que le peuple manquerait de résolution et de persévérance. « Les Français ont donné leur démission en 1814, » disait-il souvent.
Lorsque le doute ne lui fut plus permis sur les résultats de ce grand mouvement, il fit afficher[1] un petit placard revêtu de sa signature, avec la qualité d’ancien auditeur au conseil d’État, et portant en substance : que le trône devait être offert « à M. le duc d’Orléans, et après sa mort à son fils aîné, si la nation l’en jugeait digne. » Cet écrit fut bientôt oublié au milieu des publications de toutes sortes qui se produisirent alors.
Il en fut de même d’une lettre qu’il adressa, je ne sais plus à quel journal, pour émettre son opinion à l’égard des nouvelles armoiries que la France devait adopter. Cette lettre me semble assez curieuse pour mériter d’être reproduite. La voici, avec la signature pseudonyme qu’il lui avait donnée.
- « Monsieur,
» Des hommes graves cherchent des armes, ou plutôt des armoiries pour la France. Toutes les bêtes sont prises. L’Espagne a le lion ; l’aigle rappelle des souvenirs dangereux ; le coq de nos basses-cours est bien commun, et ne pourra prêter aux métaphores de la diplomatie. À vrai dire, il faut qu’une telle chose soit antique. Or, comment bâtir une vieille maison ?
» Je propose pour armoiries à la France le chiffre 29. Cela est original, vrai ; et la grande journée du 29 juillet a déjà ce vernis d’héroïsme antique qui repousse la plaisanterie.
N’ayant pris aucune part à la révolution, Beyle n’avait
- ↑ Le 1er août 1830.