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Page:Stendhal - Chroniques italiennes, I, 1929, éd. Martineau.djvu/103

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lonne. Son aumônier lui rappela fort à propos cette petite circonstance, et Ruiz d’Avalos prit le parti de faire armer une barque et de venir à Rome par mer.

Dès que le capitaine Ranuce eut entendu le récit de Jules :

— Décris-moi exactement, lui dit-il, la personne de ce seigneur de Campireali, afin que son imprudence ne coûte pas la vie à quelque bon habitant d’Albano. Dès que l’affaire qui nous retient ici sera terminée par oui ou par non, tu te rendras à Rome, où tu auras soin de te montrer dans les hôtelleries et autres lieux publics, à toutes les heures de la journée ; il ne faut pas que l’on puisse te soupçonner à cause de ton amour pour la fille.

Jules eut beaucoup de peine à calmer la colère de l’ancien compagnon de son père. Il fut obligé de se fâcher.

— Crois-tu que je demande ton épée ? lui dit-il enfin. Apparemment que, moi aussi, j’ai une épée ! Je te demande un conseil sage.

Ranuce finissait tous ses discours par ces paroles :

— Tu es jeune, tu n’as pas de blessures ; l’insulte a été publique : or, un homme déshonoré est méprisé même des femmes.

Jules lui dit qu’il désirait réfléchir encore sur ce que voulait son cœur, et,