— Laisserez-vous mourir un de vos fidèles serviteurs ?
Colonna répondit :
— À Dieu ne plaise que je m’écarte jamais du respect que je dois aux décisions des tribunaux du pape mon seigneur !
Aussitôt ses soldats reçurent des ordres, et il fit donner avis de se tenir prêts à tous ses partisans. Le rendez-vous était indiqué dans les environs de Valmontone, petite ville bâtie au sommet d’un rocher peu élevé, mais qui a pour rempart un précipice continu et presque vertical de soixante à quatre-vingts pieds de haut. C’est dans cette ville appartenant au pape que les partisans des Orsini et les sbires du gouvernement avaient réussi à transporter Bandini. Parmi les partisans les plus zélés du pouvoir, on comptait le seigneur de Campireali et Fabio, son fils, d’ailleurs un peu parents des Orsini. De tout temps, au contraire, Jules Branciforte et son père avaient été attachés aux Colonna.
Dans les circonstances où il ne convenait pas aux Colonna d’agir ouvertement, ils avaient recours à une précaution fort simple : la plupart des riches paysans romains, alors comme aujourd’hui, faisaient partie de quelque compagnie de pénitents. Les pénitents ne paraissent