Page:Stendhal - Chroniques italiennes, I, 1929, éd. Martineau.djvu/130

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chevaux de Campireali, et suivis de beaucoup de domestiques, avaient pris la route du village des Ciampi, près duquel le combat avait eu lieu. Le vieux Campireali voulait absolument les suivre ; mais on l’en avait dissuadé, par la raison que Fabrice Colonna était furieux (on ne savait trop pourquoi) et pourrait bien lui faire un mauvais parti s’il était fait prisonnier.

Le soir, vers minuit, la forêt de la Faggiola avait semblé en feu : c’étaient tous les moines et tous les pauvres d’Albano qui, portant chacun un gros cierge allumé, allaient à la rencontre du corps du jeune Fabio.

— Je ne vous cacherai point, continua le vieillard en baissant la voix comme s’il eut craint d’être entendu, que la route qui conduit à Valmontone et aux Ciampi

— Eh bien ? dit Jules.

— Eh bien, cette route passe devant votre maison, et l’on dit que lorsque le cadavre de Fabio est arrivé à ce point, le sang a jailli d’une plaie horrible qu’il avait au cou.

— Quelle horreur ! s’écria Jules en se levant.

— Calmez-vous, mon ami, dit le vieillard vous voyez bien qu’il faut que vous sachiez tout. Et maintenant je puis vous dire