Page:Stendhal - Chroniques italiennes, I, 1929, éd. Martineau.djvu/162

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passer quelques années en Espagne. Après toutes ces épreuves peut-être elle aurait le courage de le voir. Mais tout avait changé d’aspect par l’aveu de sa fille : le mariage n’était plus une nécessité : bien loin de là et, pendant qu’Hélène écrivait à son amant la lettre que nous avons traduite, la signora Campireali écrivait à Pescara et à Chieti, ordonnant à ses fermiers de lui envoyer à Castro des gens sûrs et capables d’un coup de main. Elle ne leur cachait point qu’il s’agissait de venger la mort de son fils Fabio, leur jeune maître. Le courrier porteur de ces lettres partit avant la fin du jour.

V

Mais, le surlendemain, Jules était de retour à Castro, il amenait huit de ses soldats, qui avaient bien voulu le suivre et s’exposer à la colère du prince, qui quelquefois avait puni de mort des entreprises du genre de celle dans laquelle ils s’engageaient. Jules avait cinq hommes à Castro, il arrivait avec huit ; et toutefois quatorze soldats, quelque braves