Page:Stendhal - Chroniques italiennes, I, 1929, éd. Martineau.djvu/173

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pas pu goûter du vin d’Ugone. Huit ou dix des bravi du couvent sautèrent dans le passage à demi-nus, et se mirent à attaquer vertement les soldats de Branciforte.

Comme nous l’avons dit, ce bruit commença au moment où Jules venait d’ouvrir la porte de fer. Suivis de ses deux soldats, il se précipita dans le jardin, courant vers la petite porte de l’escalier des pensionnaires ; mais il fut accueilli par cinq ou six coups de pistolet. Ses deux soldats tombèrent, lui eut une balle dans le bras droit. Ces coups de pistolet avaient été tirés par les gens de la signora de Campireali, qui, d’après ses ordres, passaient la nuit dans le jardin, à ce autorisés par une permission qu’elle avait obtenue de l’évêque. Jules courut seul vers la petite porte, de lui si bien connue, qui, du jardin, communiquait à l’escalier des pensionnaires. Il fit tout au monde pour l’ébranler, mais elle était solidement fermée. Il chercha ses gens, qui n’eurent garde de répondre, ils mouraient ; il rencontra dans l’obscurité profonde trois domestiques de Campireali contre lesquels il se défendit à coups de dague.

Il courut sous le vestibule, vers la porte de fer, pour appeler ses soldats ; il trouva cette porte fermée : les deux bras de fer si lourds avaient été mis en place et cade-