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le jour de l’attaque du couvent ? Tous mes hommes vous diront que ce jour-là même on le voyait ici à la Petrella, et que, sur le soir, je l’envoyai à Velletri.

— Mais est-il vivant ? s’écriait pour la dixième fois la jeune Hélène fondant en larmes.

— Il est mort pour vous, reprit le prince, vous ne le reverrez jamais. Je vous conseille de retourner à votre couvent de Castro ; tâchez de ne plus commettre d’indiscrétions, et je vous ordonne de quitter la Petrella d’ici à une heure. Surtout ne racontez à personne que vous m’avez vu, ou je saurai vous punir.

La pauvre Hélène eut l’âme navrée d’un pareil accueil de la part de ce fameux prince Colonna pour lequel Jules avait tant de respect, et qu’elle aimait parce qu’il l’aimait.

Quoi qu’en voulût dire le prince Colonna, cette démarche d’Hélène n’était point mal avisée. Si elle fût venue trois jours plus tôt à la Petrella, elle y eût trouvé Jules Branciforte ; sa blessure au genou le mettait hors d’état de marcher, et le prince le faisait transporter au gros bourg d’Avezzano, dans le royaume de Naples. À la première nouvelle du terrible arrêt acheté contre Branciforte par le seigneur de Campireali, et qui le déclarait sacrilège et vio-