Page:Stendhal - Chroniques italiennes, I, 1929, éd. Martineau.djvu/273

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prince que les magistrats étaient résolus à s’emparer de sa personne ; ils l’exhortèrent à se rendre, ajoutant que, par cette démarche, avant qu’on en fût venu aux voies de fait, il pouvait espérer d’eux quelque miséricorde. À quoi le seigneur Louis répondit que si, avant tout, les gardes placées autour de sa maison étaient levées, il se rendrait auprès des magistrats accompagné de deux ou trois des siens pour traiter de l’affaire, sous la condition expresse qu’il serait toujours libre de rentrer dans sa maison.

Les ambassadeurs prirent ces propositions écrites de sa main, et retournèrent auprès des magistrats, qui refusèrent les conditions, particulièrement d’après les conseils du très illustre Pio Enea, et autres nobles présents. Les ambassadeurs retournèrent auprès du prince, et lui annoncèrent que, s’il ne se rendait pas purement et simplement, on allait raser sa maison avec de l’artillerie ; à quoi il répondit qu’il préférait la mort à cet acte de soumission.

Les magistrats donnèrent le signal de la bataille, et, quoiqu’on eût pu détruire presque entièrement la maison par une seule décharge, on aima mieux agir d’abord avec de certains ménagements, pour voir si les assiégés ne consentiraient point à se rendre.