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Page:Stendhal - Chroniques italiennes, I, 1929, éd. Martineau.djvu/53

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États dont les chefs étaient pleins de sagacité, l’ambassadeur de Venise à Florence se moquait de ce qu’on faisait à Florence, comme l’ambassadeur des Médicis à Venise se moquait fort de ce que faisait le Doge.

Mais il est arrivé une chose bizarre depuis que les deux Chambres se sont établies tant bien que mal en France, à la suite des victoires de Napoléon qui ont frappé les Italiens d’enthousiasme en leur donnant une patrie pendant quelques années ; depuis surtout que toute l’Italie étudie nuit et jour l’histoire de la Révolution Française par M. Thiers, les souverains légitimes de l’Italie se sont figuré qu’il était d’un intérêt majeur pour eux de ne pas laisser fouiller dans les archives. Remarquez que les raisonnements politiques de l’an 1500 sont parfaitement ridicules, l’on n’avait pas encore inventé à cette époque de faire voter l’impôt par les députés de ceux qui doivent le payer, et, de plus, l’on se figurait que toute bonne politique devait se trouver dans les ouvrages du divin Platon pour lors assez mal traduits. Mais les hommes de cette époque et par conséquent les écrivains qui n’étaient point alors des gens d’académie visant à un prix Monthyon étaient pleins d’une énergie féroce, ils savaient ce que c’était que de vivre dans une petite ville,