Page:Stendhal - Chroniques italiennes, II, 1929, éd. Martineau.djvu/229

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chez un descendant d’une des branches de la famille Medina Celi, qui n’était transplantée à Naples que depuis cent cinquante ans.

Gennarino avait les cheveux et les moustaches d’un beau blond et des yeux bleus fort expressifs. La princesse était surtout charmée de cette [nuance], qui lui semblait une preuve évidente de la descendance d’une famille gothe. Elle rappelait souvent que déjà deux fois Don Gennarino, fidèle surtout à l’audace et à la bravoure des Goths, ses aïeux, avait été blessé par des frères ou des époux appartenant à des familles dans le sein desquelles il avait porté le désordre. Gennarino, rendu prudent par ces petits accidents, n’adressait la parole que fort rarement à la jeune Rosalinde, quoique celle-ci fût sans cesse à côté de sa belle-mère. Quoique Gennarino n’eût jamais parlé à Rosalinde dans les moments où sa belle-mère ne pouvait pas entendre très distinctement ce qu’il lui disait, Rosalinde n’en était pas moins certaine qu’elle était aimée de ce jeune homme, et Gennarino avait à peu près la même certitude sur les sentiments qu’il inspirait à Rosalinde.

Il serait assez difficile de faire comprendre, au milieu de cette France qui