Page:Stendhal - Chroniques italiennes, II, 1929, éd. Martineau.djvu/256

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bourgeois. Gennarino pense qu’il suffira, pour tout aplanir, de prendre un nom étranger à la famille du duc son père. »

Ces idées, et d’autres du même genre, vinrent au secours de la pauvre Scolastique. Mais les religieuses, au nombre de près de cent cinquante, qui remplissaient ce couvent, considéraient la surprise qui venait d’être opérée la nuit précédente comme très avantageuse pour la gloire du couvent. Tout Naples prétendait que ces dames recevaient la nuit leurs amis particuliers ; eh bien, l’on avait ici une jeune fille d’une haute naissance qui ne savait pas se défendre et que l’on pourrait condamner suivant toute la sévérité de la règle. La seule précaution à prendre était de ne lui laisser aucune communication avec sa famille pendant toute la durée de la procédure. Quand viendrait ensuite l’époque du jugement, la famille aurait beau faire, elle ne pourrait guère empêcher l’application d’une peine sévère qui relèverait dans Naples et dans tout le royaume la réputation un peu attaquée du noble couvent.

L’abbesse Angela Custode assembla le chapitre, composé de sept religieuses élues par toutes les religieuses parmi celles d’entre elles âgées de plus de soixante-dix ans. La sœur Scolastique refusa de nou-