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Page:Stendhal - Chroniques italiennes, Lévy, 1855.djvu/135

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du médecin, parvint à ouvrir une petite porte du jardin, la femme du boulanger sortit rapidement du couvent et bientôt après de la ville. Arrivée en rase campagne et poursuivie par une terreur panique, elle se réfugia dans une grotte que le hasard lui fit rencontrer dans certains rochers. L’abbesse écrivit à César del Bene, confident et premier valet de chambre de l’évêque, qui courut à la grotte qu’on lui avait indiquée ; il était à cheval : il prit l’enfant dans ses bras, et partit au galop pour Montefiascone. L’enfant fut baptisé dans l’église de Sainte-Marguerite, et reçut le nom d’Alexandre. L’hôtesse du lieu avait procuré une nourrice à laquelle César remit huit écus : beaucoup de femmes, s’étant rassemblées autour de l’église pendant la cérémonie du baptême, demandèrent à grands cris au seigneur César le nom du père de l’enfant.

— C’est un grand seigneur de Rome, leur dit-il, qui s’est permis d’abuser d’une pauvre villageoise comme vous.

Et il disparut.


VII


Tout allait bien jusque-là dans cet immense couvent, habité par plus de trois cents femmes curieuses ; personne n’avait rien vu, personne n’avait rien entendu. Mais l’abbesse avait remis au médecin quelques poignées de sequins nouvellement frappés à la monnaie de Rome. Le