lui apporter des bajocs, et ils ne cessèrent d’en distribuer jour et nuit, en disant toujours les mêmes paroles, que lorsqu’il ne leur en resta plus un seul. Mais les trois bravi, se relevant l’un l’autre, ne continuèrent pas moins à monter la garde à la porte du couvent de Sainte-Marthe, adressant toujours aux passans les mêmes paroles suivies de grandes salutations : Le seigneur Jules est arrivé, etc.
L’idée de ces braves gens eut du succès : moins de trente-six heures après le premier bajoc distribué, la pauvre Hélène, au secret, au fond de son cachot, savait que Jules était vivant ; ce mot la jeta dans une sorte de frenésie : — O ma mère, s’écriait-elle, m’avez-vous fait assez de mal ! — Quelques heures plus tard, l’étonnante nouvelle lui fut confirmée par la petite Marietta, qui, en faisant le sacrifice de tous ses bijoux d’or, obtint la permission de suivre la sœur tourière qui apportait ses repas à la prisonnière. Hélène se jeta dans ses bras en pleurant de joie.
— Ceci est bien beau, lui dit-elle, mais je ne resterai plus guère avec toi.
— Certainement ! lui dit Marietta. Je pense bien que le temps de ce conclave ne se passera pas sans que votre prison ne soit changée en un simple exil.
— Ah ! ma chère, revoir Jules ! et le revoir, moi coupable !
Au milieu de la troisième nuit qui suivit cet entretien, une partie du pavé de l’église s’enfonça avec un grand bruit ;