tait énorme dans la rue et auprès de la porte ; un grand nombre de courtisans remplissaient toutes les pièces de la maison, tant était grande la curiosité d’observer le visage des deux interlocuteurs. Mais, chez l’un pas plus que chez l’autre, personne ne put observer rien d’extraordinaire. Le cardinal Montalto se conforma à tout ce que prescrivaient les convenances de la cour ; il donna à son visage une teinte d’hilarité fort remarquable, et sa façon d’adresser la parole au prince fut remplie d’affabilité.
Un instant après, en remontant en carrosse, le prince Paul, se trouvant seul avec ses courtisans intimes, ne put s’empêcher de dire en riant : In fatto, è vero che costui é un gran frate ! (Il est parbleu bien vrai, cet homme est un fier moine !) comme s’il eût voulu confirmer la vérité du mot échappé au pape quelques jours auparavant.
Les sages ont pensé que la conduite tenue en cette circonstance par le cardinal Montalto lui aplanit le chemin du trône ; car beaucoup de gens prirent de lui cette opinion que, soit par nature ou par vertu, il ne savait pas ou ne voulait pas nuire à qui que ce fût, encore qu’il eût grand sujet d’être irrité.
Félix Peretti n’avait laissé rien d’écrit relativement à sa femme ; elle dut en conséquence retourner dans la maison de ses parents. Le cardinal Montalto lui fit remettre, avant son départ, les habits, les joyaux, et généralement tous les dons qu’elle avait reçus pendant qu’elle était la femme de son neveu.
Le troisième jour après la mort de Félix Peretti, Vittoria,