Page:Stendhal - Chroniques italiennes, Lévy, 1855.djvu/168

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Cette lettre était écrite au nom de César Palantieri, jeune homme d’un caractère fougueux et qui était banni de la ville.

Dans cette lettre, Palantieri disait qu’il n’était pas nécessaire que sa seigneurie illustrissime se donnât la peine de chercher ailleurs l’auteur de la mort de Félix Peretti, puisque lui-même l’avait fait tuer à la suite de certains différends survenus entre eux quelque temps auparavant.

Beaucoup pensèrent que cet assassinat n’avait pas eu lieu sans le consentement de la maison Accoramboni ; on accusa les frères de Vittoria, qui auraient été séduits par l’ambition d’une alliance avec un prince si puissant et si riche. On accusa surtout Marcel, à cause de l’indice fourni par la lettre qui fit sortir de chez lui le malheureux Félix. On parla mal de Vittoria elle-même, quand on la vit consentir à aller habiter le palais des Orsini comme future épouse, sitôt après la mort de son mari. On prétendait qu’il est peu probable qu’on arrive ainsi en un clin d’œil à se servir des petites armes, si l’on n’a pas fait usage, pendant quelque temps du moins, des armes de longue portée.

L’information sur ce meurtre fut faite par monseigneur Portici, gouverneur de Rome, d’après les ordres de Grégoire XIII. On y voit seulement que ce Dominique, surnommé Mancino, arrêté par la corte, avoue et sans être mis à la question (tormentato), dans le second interrogatoire, en date du 24 février 1582 :

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