C’est en Italie et au dix-septième siècle qu’une princesse disait, en prenant une glace avec délices le soir d’un journée fort chaude : Quel dommage que ce ne soit pas un pêché !
Ce sentiment forme, suivant moi, la base du caractère du don Juan, et comme on voit, la religion chrétienne lui est nécessaire.
Sur quoi un auteur napolitain s’écrie : << N’est-ce rien que de braver le ciel, et de croire qu’au moment même le ciel peut vous réduire en cendre ? De là l’extrême volupté, dit-on, d’avoir une maîtresse religieuse remplie de piété, sachant fort bien qu’elle fait le mal, et demandant pardon à Dieu avec passion, comme elle pêche avec passion.>>
Supposons un chrétien extrêmement pervers, né à Rome, au moment où le sévère Pie V venait de remettre en honneur ou d’inventer une foule de pratiques minutieuses absolument étrangères à cette morale simple qui n’appelle vertu que ce qui est utile aux hommes. Une inquisition inexorable, et tellement inexorable qu’elle dura peu en Italie, et dut se réfugier en Espagne, venait d’être renforcée et faisait peur à tous ? Pendant quelques années,