ne sais pourquoi, à la fin du second volume d’une histoire manuscrite de Palerme, sur laquelle je ne puis donner aucun détail.
Ce récit, que j’abrège beaucoup, à mon grand regret (je supprime une foule de circonstances caractéristiques), comprend les dernières aventures de la malheureuse famille Carafa, plutôt que l’histoire intéressante d’une seule passion. La vanité littéraire me dit que peut-être il ne m’eût pas été impossible d’augmenter l’intérêt de plusieurs situations en développant davantage, c’est-à-dire en devinant et racontant au lecteur, avec détails, ce que sentaient les personnages. Mais moi, jeune Français, né au nord de Paris, suis-je bien sûr de deviner ce qu’éprouvaient ces âmes italiennes de l’an 1559 ? Je puis tout au plus espérer de deviner ce qui peut paraître élégant et piquant aux lecteurs français de 1838.
Cette façon passionnée de sentir ce qui régnait en Italie vers 1559 voulait des actions et non des paroles. On trouvera donc fort peu de conversations dans les récits suivants. C’est un désavantage pour cette traduction, accoutumés que nous sommes aux longues conversations de nos personnages de roman ; pour eux, une conversation est une bataille. L’histoire pour laquelle je réclame toute l’indulgence du lecteur montre une particularité singulière introduite par les Espagnols dans les mœurs d’Italie. Je ne suis point sorti du rôle de traducteur. Le calque fidèle des façons de sentir du seizième siècle, et même des façons de raconter de l’historien, qui, suivant toute apparence, était un gentilhomme appartenant à la malheureuse