Page:Stendhal - Chroniques italiennes, Lévy, 1855.djvu/253

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Le duc de Palliano tenait une cour splendide ; les jeunes gens des premières familles de Naples briguaient l’honneur d’en faire partie. Parmi ceux qui lui étaient les plus chers, Rome distingua, par son admiration, Marcel Capecce (du Seggio di nido), jeune cavalier célèbre à Naples par son esprit, non moins que par la beauté divine qu’il avait reçue du ciel.

La duchesse avait pour favorite Diane Brancaccio, âgée alors de trente ans, proche parente de la marquise de Montebello, sa belle-soeur. On disait dans Rome que, pour cette favorite, elle n’avait plus d’orgueil ; elle lui confiait tous ses secrets. Mais ces secrets n’avaient rapport qu’à la politique ; la duchesse faisait naître des passions, mais n’en partageait aucune.

Par les conseils du cardinal Carafa, le pape fit la guerre au roi d’Espagne, et le roi de France envoya au secours du pape une armée commandée par le duc de Guise.

Capecce était depuis longtemps comme fou ; on lui voyait commettre les actions les plus étranges ; le fait est que le pauvre jeune homme était devenu passionnément amoureux de la duchesse sa maîtresse, mais il n’osait se découvrir à elle. Toutefois il ne désespérait pas absolument de parvenir à son but, il voyait la duchesse profondément irritée contre un mari qui la négligeait. Le duc de Palliano était tout-puissant dans Rome, et la duchesse savait, à n’en pas douter, que presque tous les jours les dames