lesquelles j’ai remarqué des raisonnemens passionnés qui semblent imités de la philosophie de Platon. J’ai supprimé plusieurs élégances de ce genre dans la lettre que je viens de traduire.
Jules Branciforte fut bien étonné en la recevant une heure environ avant l’Ave Maria du soir ; il venait justement de terminer les arrangemens avec le prêtre. Il fut transporté de colère. — Elle n’a pas besoin de me conseiller de l’enlever, cette créature faible et pusillanime ! -Et il partit aussitôt pour la forêt de la Faggiola.
Voici quelle était, de son côté, la position de la signora de Campireali : son mari était sur son lit de mort, l’impossibilité de se venger de Branciforte le conduisait lentement au tombeau. En vain il avait fait offrir des sommes considérables à des bravi romains ; aucun n’avait voulu s’attaquer à un des caporaux, comme ils disaient, du prince Colonna ; ils étaient trop assurés d’être exterminés eux et leurs familles. Il n’y avait pas un an qu’un village entier avait été brûlé pour punir la mort d’un des soldats de Colonna, et tous ceux des habitans, hommes et femmes, qui cherchaient à fuir dans la campagne, avaient eu les mains et les pieds liés par des cordes, puis on les avait lancés dans des maisons en flammes.
La signora de Campireali avait de grandes terres dans le royaume de Naples ; son mari lui avait ordonné d’en faire venir des assassins, mais elle n’avait obéi qu’en apparence : elle croyait sa fille irrévocablement liée à Jules Branciforte. Elle pensait, dans cette supposition, que