Page:Stendhal - Chroniques italiennes, Lévy, 1855.djvu/189

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Le samedi on pendit deux de ses gens ; le premier et le principal fut Furio Savorgnano, l’autre une personne vile.

Le lundi qui fut le pénultième jour de l’an susdit, on pendit treize parmi lesquels plusieurs étaient très nobles ; deux autres, l’un dit le capitaine Splendiano et l’autre le comte Paganello, furent conduits par la place et légèrement tenaillés ; arrivés au lieu du supplice, ils furent assommés, eurent la tête cassée, et furent coupés en quartiers, avant qu’ils ne se donnassent au mal, ils étaient fort riches. On dit que le compte Paganello fut celui qui tua la signora Vittoria Accoramboni avec la cruauté qui a été racontée. On objecte à cela que le prince Louis, dans la lettre citée plus haut, atteste qu’il a fait la chose de sa main ; peut-être fut-ce par vaine gloire comme celle qu’il montra dans Rome en faisant assassiner Vitelli, ou bien pour mériter davantage la faveur du prince Virginio Orsini.

Le comte Paganello, avant de recevoir le coup mortel, fut percé à diverses reprises avec un couteau au-dessous du sein gauche, pour lui toucher le cœur comme il l’avait fait à cette pauvre dame. Il arriva de là que de la poitrine il versait comme un fleuve de sang. Il vécut ainsi plus d’une demi-heure, au grand étonnement de tous. C’était un homme de quarante-cinq ans qui annonçait beaucoup de force.

Les fourches patibulaires sont encore dressées pour expédier les dix-neuf qui restent, le premier qui ne