Page:Stendhal - Correspondance, I.djvu/103

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heure chaque soir, en rentrant, à te copier divers passages des meilleurs auteurs que je t'enverrai bientôt.

Notre papa a un Dictionnaire historique des grands hommes, dont tu peux tirer grand parti pour ton instruction ; cherches-y les vies d'Homère, de Virgile, d'Horace, de Lucain, de Tibulle, de Tacite, de Cicé-ron, du Tasse, de l'Arioste, du Dante, de Pétrarque, de Machiavel, de Milton, de Cervantès, de Camoëns, de Molière, de Pierre Corneille, de Racine, de Shaks-peare, de La Fontaine, de Boileau, de Montaigne, de J.-J. Rousseau, de Fénelon, de Bossuet, de Buffon, de Montesquieu ; en tout, vingt-sept, et fais de chacune un extrait de vingt lignes de cette forme :

« J.-B. Poquelin, qui prit ensuite le nom de Molière, naquit à Paris en 1620 (il y a cent quatre-vingts ans en 1800) ; il était fils d'un tapissier employé chez le roi ; il fut auteur comique et acteur : il donna l'Etourdi, sa première pièce, en 1658, étant pour lors âgé de trente-huit ans ; il mourut d'un vomissement de sang à cinquante-trois ans, en 1673, et com­posa trente-trois pièces en moins de quinze ans. Les meilleures sont le Tartufe et le Misanthrope. C'était le meilleur des hommes et la postérité le regarde comme un des plus grands qui aient existé. »