Page:Stendhal - Correspondance, I.djvu/118

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errer le doux sourire de la tendresse sur les lèvres... mon ami, excusez-moi, je ne sais plu§ où j'en suis, ni comment finir ma phrase. Vous savez que la Delphine s infatué toutes les jolies femmes du style ossianique et que moi, malheureux, qui suis obligé d'écrire une lettre de senti­ment ou deux par jour, je sue sang et eau pour y pouvoir mettre un peu de mélancolie.

à propos de Delphine, dites-moi au long ce que vous en pensez, vous qui connaissez Ossian, la littérature alle­mande, Homère, etc., etc. On n'en parle déjà plus ici, mais je serai bien aise de savoir quel effet elle a fait sur vous, phi­losophe. Je vous dirai qu'il me semble que Léonce n'est pas amoureux. Mme de Staël n'a pris que le laid de l'amour. Delphine me paraîtrait assez aimable si elle n'était pas si métaphysicienne. Au reste, je crois qu'on pourrait tirer de ce roman beaucoup de pensées ingénieuses et même profondes sur la société de Paris. Je connais bien peu de femmes de qua­rante ans qui ne ressemblent pas de près ou de loin à Mme de Vernon.En me pariant de l'ouvrage, dites-moi votre avis sur l'auteur, avec qui vous avez soutenu thèse à ce qu'il me semble.

Vous me parlez de ma B... Je l'ai plantée