Page:Stendhal - Correspondance, I.djvu/147

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Paris, comme vous savez. Votre confrère F... a paru faire la cour à plusieurs femmes qui, en faveur de l'uniforme, sont allées jusqu'à oublier leur vertu, même, à ce qu'on dit, avant qu'il les en priât. C'est une belle chose qu une broderie d'argent ; quand la porterez-vous ?

Mais bien mieux. Candide, non l'amant très favorable de la belle Cunégonde, mais Candide G..., amant très peu favorisé de Mlle T..., meurt d'amour. Ce que je vous dis est à la lettre. Ce pauvre amou­reux, qui est déjà d'une pâleur affreuse, va tous les jours se promener de deux à trois sur le rempart à côté du comman­dant, au grand soleil, pour entrevoir sa belle à travers les croisées que la mère fait fermer à doubles vitres. Hé ! est-ce difficile ça ? Eh bien ! je suis si piqué de votre lettre que quand je viendrai à bout de cette vertu là je jure de ne vous en rien dire ; c'est une perte que vous faites là au moins, car rien ne doit être si co­mique que ces vertus défendues par leurs mères. Elles doivent aimer à profiter du temps. A propos, C... et R. D..., qui avaient si bien profité du leur auprès des demoiselles D..., épousent. Comment trouvez-vous cela, à vingt ans, se marier ? on doit être diablement las l'un de l'autre avant 25 ans. Je crois que le mariage tel