Page:Stendhal - Correspondance, I.djvu/153

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mante ; je réclame de plus grands détails sur la fille du G... altéré. Où en êtes-vous ?

A Grenoble, rien de nouveau, les femmes, tout en parlant vertu et en don­nant le pain bénit, se conduisent comme ailleurs. De temps en temps, Messieurs les maris s'en aperçoivent ; alors ? alors ils se prennent de belle passion pour elles et les en aiment plus qu'auparavant.

Je suis allé, îl y a trois jours, au Tivoli de Grenoble, un diminutif de la Redoute; mais je l'ai trouvé aussi plat que je trou­vais celle-ci charmante. J'y ai renouvelé connaissance avec une Mme F... qui a de beaux yeux et qui est, je crois, votre parente.

Vous voyez, mon cher Mounier, que les solitaires sont bavards ; faites-moi croire que vous êtes solitaire, sans quoi je n'oserai plus vous barbouiller quatre pages. Offrez, je vous prie, l'hommage de mon respect à toute votre famille.

H. B.